le Conseil du 4 novembre : compte rendu
Après sa folie dépensière de 2009, on dirait que la municipalité Michel se contente désormais de gérer les affaires courantes, sans imagination … et sans réel projet structurant. Pas grand-chose en effet à se mettre sous la dent pour ce nouveau Conseil, comme le précédent d’ailleurs, expédié en ¾ d’heure montre en main, si on excepte l’intervention du directeur de la scène nationale (voir plus loin). Seuls quelques épisodes « mouvementés » pourront peut-être retenir votre attention.
Un point positif la municipalité fait venir de temps à autre un intervenant extérieur ayant un lien avec Marseillan. Ça permet de s’instruire et de combler les vides du Conseil …
Aujourd’hui : la scène nationale de Sète et du bassin de Thau. Exposé de Yvon Tranchant, son directeur.
Les scènes nationales ont été créées par De Gaulle et Malraux pour décentraliser l’action culturelle en région. Les scènes nationales sont au nombre de 70, inégalement réparties. Notre région en compte 3, à Sète, Alès et Narbonne, et bientôt une 4ème à Perpignan.
Les scènes nationales sont des « associations fermées », c’est à dire que les seuls membres de ces assos sont les partenaires publics qui abondent à son budget.
Les scènes nationales doivent travailler selon un cahier des charges rigoureux et permettre la représentation de toute forme de spectacles scéniques, danse, théâtre, musique moderne, arts du cirque … et aider les compagnies à résidence.
La scène nationale du bassin de Thau est basée à Sète, au théâtre Molière. Elle est depuis 2003 déclarée d’intérêt communautaire, c’est à dire que sa principale source de fonctionnement provient de l’agglo.
Son budget est de 3,7 millions d’euros, dont 1,45 millions en subventions de Thau Agglo. La scène nationale a drainé en 2009 105 000 spectateurs, toutes séances confondues, et compte une centaine d’abonnés Marseillanais.
La scène nationale décentralise une partie des ses actions en direction des villes de l’agglo et sort de ses murs du théâtre Molière. Nous avons pu le voir depuis 3 ou 4 ans dans la programmation du théâtre Henri Maurin, ou en direction des collégiens et des lycéens.
L’argent manque pour continuer les actions extérieures, et la scène nationale souhaiterait mettre en place des partenariats de financement avec les communes intéressées (la balle est dans le camp de la municipalité).
C’était la minute culturelle de Marseillan Bien Thau. Revenons-en maintenant à nos moutons, à savoir les points à l’ordre du jour du Conseil municipal ….
Décision modificative numéro 3 : bagarre autour d’un parking
Yves Michel : « Nous voulons créer un parking à Marseillan Plage pour 650 000 euros. Des questions ? »
David Sauvade : « On va répéter ce que l’on dit à chaque fois. Pourquoi n’expliquez-vous pas davantage vos projets dans les documents qui nous sont remis ? Voulez-vous faire des économies de papier ? Je sais de quoi il s’agit, car j’ai appelé les services de la ville. Mais Il n’aurait pas été compliqué de pondre 5 ou 6 lignes de texte pour détailler les tenants et les aboutissants de ce parking … ».
Yves Michel : « Nous voulons créer un parking à la place des puces municipales derrière l’office de tourisme pour accueillir les camping-cars. Que voulez-vous comme texte ? On ne vote pas le projet ici, on vote simplement son budget !!! Votre intervention est hors sujet. Nous devons régler la question du stationnement des camping-cars sur Marseillan Plage, question qui a été négligée par vous-même. Monsieur Sauvade. Vous parlez, vous gesticulez, vous donnez des leçons, mais vous n’avez rien fait durant votre mandat !!! » [Mouvements sur les bancs de l’opposition].
André Giron : « Votre comportement est scandaleux !!!! »
Yves Michel : [baissant son volume sonore] « Voici d’ailleurs projeté sur le grand écran le plan de principe : ce sera un parking payant de 124 places adapté aux camping-cars, avec une aire de vidange et des arbres pour l’ombrage des emplacements. »
David Sauvade : « Monsieur le Maire, votre agressivité n’est pas justifiée. Je vais reprendre la parole sur un ton beaucoup plus tranquille que le vôtre. D’abord, vous vous contredisez encore une fois. Vous affirmez que mes demandes sont hors débat, mais vous aviez quand même prévu de projeter un plan pour expliquer votre projet de parking. Bonjour la cohérence ! Mais avec vous, on en a malheureusement l’habitude.
Je suis d’autant plus tranquille pour vous répondre que nous avions eu sous notre mandat la volonté de transformer en partie le Gourg de Maffre en aire d’accueil camping cars. Soit vous étiez absent, soit vous dormiez à ce moment-là, je ne m’en souviens pas, mais nous en avions débattu dans cette même salle (1). Je me rappelle également vous avoir questionné lors de votre 2ème Conseil pour connaître votre position sur la création d’une telle aire. Votre premier adjoint, Monsieur Rouvier, m’avait répondu qu’il suivait attentivement le dossier. Alors, ne dites pas que nous ne nous nous sommes jamais souciés du problème !
Je me permettrai également de vous prodiguer quelques conseils utiles, en montrant que je ne vous en veux pas pour votre sortie verbale et pour rester constructif : limitez à 3 jours consécutifs le stationnement des camping-cars pour faciliter le « turnover » ; ne plantez pas trop d’arbres car les camping-caristes souhaitent avoir des emplacements dégagés pour recevoir la télé par satellite ; veillez aussi à ce que les emplacements et la zone de vidange soient accessibles par les camping-cars les plus gros. Et je vous suggère de réaliser ce parking avec l’aide d’associations de camping caristes».
Jean Claude Bernadat : « Vous avez sans doute la prétention de vouloir apprendre aux techniciens de la ville leur métier ?!! ».
David Sauvade : « Je ne discute pas de la largeur des tuyaux de raccordement, ce n’est pas ma partie. Je dis simplement que j’ai plus de 10 ans d’activité professionnelle sur un terrain de camping et je commence à connaître les attentes des camping-caristes, et on constate malheureusement que certaines aires, construites à grands frais, sont jugées inadaptées par cette clientèle ».
André Giron : « Vous voulez affecter ce terrain à l’accueil des camping-cars, soit. Mais vous privez ainsi la commune d’une recette de plus de 35 000 euros annuels, correspondant au loyer que versait le locataire pour organiser les puces ».
Yves Michel : « Il ne faut pas juger ce projet seulement en termes de recettes directes : les camping-caristes résidant sur cette aire en basse saison se ravitailleront sur place et ainsi favoriseront le commerce de proximité ».
Nous n’avons pas été convaincus par le projet de la majorité. Et comme nous avions voté contre le budget 2010, nous avons également voté contre cette décision modificative qui « sort du chapeau » en fin d’année. Cela démontre encore une fois que cette équipe municipale navigue à vue et gère la ville au jour le jour, sans vision du développement de la ville et de son activité touristique.
1) Conseil municipal du 27/03/07 création d'une aire camping cars : Yves Michel s'abstient, Marie Lefevre et Ludovic Fabre votent pour.
Questions diverses : Yves Michel briseur de grève ?
André Giron, conseiller municipal d’opposition et secrétaire de section du PCF du canton, intervient pour revenir sur les événements politiques récents :
André Giron : « La majorité du peuple Français s’oppose à la réforme des retraites. La démocratie, c’est de les écouter, c’est respecter la souveraineté populaire. C’est ce qu’a fait Pierre Bouldoire, en apportant son soutien aux éboueurs grévistes de l’agglo du bassin de Thau. A l’inverse, à Marseillan, vous avez donné des ordres pour saboter la grève des éboueurs (voir l’Hérault du Jour du 24/10/10) …. Vous avez utilisé des moyens d’intervention qui ne relèvent pas de votre compétence. Alors, ma question est simple : A Marseillan, le droit constitutionnel serait-il remis en cause ? Par vous ? Par certains de vos adjoints ? Dont certains seraient aussi syndiqués ? ».
[NB : Les éboueurs de Marseillan se sont mis en grève, imitant en cela leurs collègues de l’agglo. Les éboueurs ont cependant constaté, selon les journalistes de « l’Hérault du Jour », qu’Yves Michel avait demandé à des employés non grévistes de ramasser les ordures en catimini, ce qui constitue une infraction au droit de grève. Les éboueurs auraient alors décidé de bloquer les entrées et sorties des services techniques à l’aide de leurs camions. Messieurs Fabre et Rouvier, respectivement adjoints au maire et respectivement à la CGT et à FO, seraient alors intervenus avec un tractopelle pour faire dégager l’entrée des services techniques. Bonjour la solidarité, camarades syndiqués !!!!!]
Yves Michel : « Les Marseillanais ont dû subir un mouvement de grève qui les a pénalisés. Frontignan pouvait se permettre de soutenir les grévistes, car eux, ils n’ont pas été touchés (sic). Est-ce que le droit de grève correspond au droit de bloquer les entreprises ? Il n’y avait pas de grévistes au niveau des agents municipaux. Nos agents voulaient travailler. Ce jour-là, les camions des grévistes bloquaient les entrées et sorties. C’est pour moi une atteinte au droit élémentaire du travail. Nous avons par conséquent donné ordre de déplacer les véhicules qui se trouvaient sur le domaine privé de la ville. Et s’il fallait le refaire, je le referai !!!! ».
Voilà, voilà, on a fini …. On espère franchement qu’il y aura plus de trucs à raconter la prochaine fois … On a essayé d’animer le débat, parce qu’il y avait de quoi râler, mais le reste était quand même très … morne.
Nous clôturons ainsi notre compte rendu … A Bien Thau !!!!